MON INTERVIEW DE GEOFFREY SECCO

Le créateur du concept de concert sous hypnose®

concert sous hypnose
Geoffrey Secco concert sous hypnose

 

Je suis ravie de vous proposer l’interview d’un artiste qui m’épate par son talent, son côté touche à tout et sa volonté de diffuser du bien-être. Il s’agit de Geoffrey Secco, créateur du concept de « Concert sous hypnose® ».

L’objectif de cette interview est d’en savoir plus à propos de la naissance de ce concept  ainsi que de découvrir la personnalité et l’univers de Geoffrey Secco.

Je suis depuis toujours fascinée par les artistes, touchée par  :

  • leur sensibilité (cette manière fine de capter le monde et de l’exprimer),

  • leur capacité à créer quelque chose de nouveau à partir de leurs multiples influences.

  • le courage de s’exposer, de livrer à leur public une partie d’eux-même,

  • le plaisir qu’ils éprouvent à partager leurs visions, leurs créations,

  • leurs volontés de vouloir changer quelque chose,

  • la capacité à impacter positivement les autres.

Je trouve que Geoffrey incarne tout ça !  Avec Concert sous hypnose,  il propose à son public un moment unique, onirique et galvanisant.

J’ai eu la chance d’assister à son concert du 5 octobre 2018. Vous trouverez mes impressions dans mon précédent article “Mon expérience du Concert sous Hypnose®”.

Je me suis sentie boostée par cet entretien car voilà quelqu’un qui par son vécu et son parcours démontre très concrètement que l’on peut vivre ses rêves et par ailleurs, continuer à apprendre et progresser dans sa créativité.

J’ai découvert une personnalité riche et hyper-curieuse.  Au passage, j’ai appris deux trois petites choses sur l’avancée des sciences qui m’ont stupéfaite.

J’espère que vous aurez autant de plaisir que moi à découvrir l’artiste derrière « Concert sous hypnose® » !

 

Voici la retranscription de notre échange :

 

Isa : Bonjour Geoffrey ! dans un premier temps, j’aimerais que tu nous parles de toi et de ton parcours de musicien qui est plutôt impressionnant. Comment es-tu venus à la musique et pourquoi as-tu choisis le saxophone ?

 

photo de Geoffrey Secco
Photo de Fred Chapotat. fredchapotat.com

Geoffrey Secco : Bonjour ! Je suis venu à la musique complètement par hasard.  Je suis né à Roanne et à 6 ans mes parents ont décidé de s’installer à Aix-les-bains en Savoie.

Et là nous sommes arrivés dans une maison dans laquelle il y avait un vieux piano à queue qui ne marchait pas très bien. Je me suis mis dessus et tout de suite j’ai eu des sensations plus que musicales. J’ai eu l’impression vraiment de toucher la vibration, de toucher les sons, de voir des couleurs.

À 6 ans, j’ai eu une comme une révélation. Je n’avais jamais joué de musique et du fait de poser des notes sur le piano, j’ai ressenti une immense sensation de plaisir ! Je me rappelle être monté sur le piano et ouvrir le couvercle pour jouir du son. J’ai fait ça pendant deux ans comme d’autres jouent aux legos.

Mes parents me voyant hyper-motivé ont voulu m’inscrire au conservatoire, mais il n’y avait plus de place pour le piano. Comme nous étions dans les années 80, j’ai eu droit au saxophone. Et là ce qu’il y avait de génial, c’est que je suis tombé sur un professeur qui d’entrée de jeu m’a parlé de visualisation, de respiration,  d’énergie : j’avais 8 ans ! J’étais déjà très sensible aux vibrations.

Ce professeur me disait que dans 6 mois, j’allais passer des auditions et qu’il serait bien que je m’entraîne le soir à visualiser. C’est à dire, visualiser la façon dont je monte sur scène, je m’accorde, je salue le public. Bref, tout visualiser comme ce que l’on fait faire, aujourd’hui, aux sportifs de haut niveau pour descendre les pistes. Je faisais déjà de la préparation mentale finalement à 8 ans. J’ai donc toujours fonctionné comme ça. Ce professeur m’a éduqué comme ça.

A 12 ans, j’ai eu un autre professeur complètement dans un autre style. Le premier était très classique, plutôt académique et rigoureux. D’ailleurs, il m’a apporté cette rigueur. 

Le second était le professeur de variété.  Et là, je me suis retrouvé avec un groupe d’amis. Nous avions 12 ans et c’était comme si tout était possible. Nous avons fait de l’improvisation… créé des spectacles…..écrit des comédies musicales, enregistré un disque. Nous faisions des concerts devant 2 000 personnes.

Avec ce professeur tout était possible ! Il nous disait : Vous pouvez réaliser tout vos rêves. Si vous voulez jouer avec un orchestre symphonique, on monte un orchestre symphonique !”

Nous avons invité le chanteur de Gold à faire un concert avec nous. Entre 12 et 18 ans nous avons fait plein de choses incroyables. Du coup, je pense que je me suis construit comme ça. C’est à dire d’un côté la musique et en même temps des outils de développement personnel que je ne nommais même pas comme ça à l’époque. Mais clairement c’était de la pensée positive et de la créativité.

À 15 ans, j’avais le rêve de jouer un jour au Stade de France avec une star. À l’époque, le soir, je regardais “Nulle par ailleurs” et j’observais le groupe qui jouait sur le plateau. Je me disais que je voulais faire la même chose.  

À 18 ans, j’ai décidé de devenir musicien. Après mon bac, je suis allé à Paris et je suis entré dans un conservatoire de musique. 

Puis j’ai eu cette occasion d’aller à Boston. Et là encore, il s’est passé un truc magique ! J’ai passé l’audition pour entrer à Berklee. Je me rappelle très bien. J’ai travaillé comme un fou cette audition. Mais je n’ai pas préparé un morceau spécifiquement, j’ai travaillé mille morceaux. Je m’étais dit que j’allais choisir le matin de l’audition le morceau que j’allais jouer. 

J’étais certain que tous les candidats allaient travailler un seul morceau pendant 6 mois. Moi justement je voulais faire différemment, je voulais surprendre ! Et donc ce matin là, je suis allé acheter une partition et je me suis rendu à l’audition.

J’ai ouvert la partition de façon aléatoire où et j’ai joué… J’ai été pris avec la meilleure bourse pour les étudiants étrangers.

 

Isa :  Berklee ! C’est une école de musique prestigieuse ! Le niveau demandé est très élevé.

Geoffrey Secco : Oui, je me suis dit que tous les musiciens qui viennent à Berklee vont être super bons. Pour moi, la meilleure façon de se différencier ce n’est pas juste être au niveau. Cela va plutôt consister à être dans la fraîcheur et dans ce que je vais proposer. Je pense que j’ai fait le bon choix. J’ai été pris avec la meilleure bourse. Malgré ça, il me manquait 10 000 dollars. Je me demandais à l’époque comment j’allais faire pour trouver cet argent là ? Je savais que j’allais partir à Berklee mais je ne savais pas comment, ni avec quel argent.

Et là, un jour, un monsieur m’appelle et me dit qu’il a su que j’avais été à Berklee. Il me confie qu’il me suit depuis l’âge de 12 ans. Parce qu’à l’époque je jouais aussi dans les rues d’Aix-les-bains. Il sait que je suis passionné et que c’est mon truc. C’est alors qu’il me propose de me donner les 10 000 dollars pour Berklee.

 

Isa : Attends deux secondes ce monsieur t’appelle comme ça ? Il tombe du ciel ? 

Geoffrey Secco : Oui comme ça ! Lui en fait c’est Jean-Louis Sevez. C’est un homme qui fédère plusieurs entrepreneurs et plusieurs entreprises sur Chambéry. Trouver
10 000 dollars pour un collectif d’entreprise ce n’est rien du tout et en même temps pour moi cela changeait ma vie.

Il m’a donné cet argent et j’ai pu partir à Berklee. Et c’est vrai qu’après cet épisode-là pour moi tous les rêves sont réalisables. Parce que moi, venant d’Aix-les-bains, j’ai pu aller à la Berklee.

Après ma formation à Berklee,  je suis rentré en France puis j’ai commencé à faire des tournées. Ma première tournée était avec Tito Fuentes, un maître de la salsa. Par la suite, j’ai fait une tournée avec Obispo.

Puis j’ai travaillé à la télévision, j’étais dans les cuivres de l’orchestre de la nouvelle star.

Ensuite,  j’ai fait une tournée avec Patricia Kaas. 

Un jour complètement par hasard on me propose de jouer au stade de France pour Yannick Noah… J’avais toujours ce rêve au fond de moi.

On m’a fait cette proposition à une fête. Je ne sors pas beaucoup habituellement. Et là, je vais à cette fête, je discute pendant une heure avec un autre invité. Il s’agissait en fait du guitariste de Yannick Noah !  Puis dans la conversation, il m’annonce que dans 6 mois, il sera en concert avec Yannick au Stade de France.  Pour ce concert, ils avaient besoin d’une section cuivre et d’un arrangeur. Il me dit juste que si la proposition m’intéresse, il en parle à la production.

 

Isa : C’est étonnant !

Geoffrey SeccoJ’ai toujours laissé une grande place au hasard. J’ai également toujours travaillé comme un fou mais parfois je me dis que pour certains moments, je vais juste laisser faire, parce que la vie peut nous apporter cela plus rapidement. 

 

Isa : Il faut quand même être ouvert à ce qui se présente. Saisir les opportunités  Avoir un état d’esprit du genre “tout peut arriver”…

Geoffrey SeccoQuand on est dans cette démarche effectivement les opportunités arrivent. Comme ces expériences où les gens qui considèrent avoir de la chance vont trouver plus facilement un billet de 50 euros par terre que quelqu’un d’autre. Je considère que les 50 euros, je peux les trouver par terre tous les jours.

Donc, il me propose ce job. Nous étions plusieurs arrangeurs en concurrence. J’ai été sélectionné puis j’ai monté une équipe de cuivres et nous avons fait le concert au Stade de France.

Ce qui est génial, c’est que ce concert je l’avais rêvé. Tellement visualisé comme à l’âge de 8 ans quand je visualisais mon audition et que tout se passait exactement comme ça !

En fait, j’avais tellement joué en imagination au Stade de France qu’il n’y avait plus de surprise. J’avais déjà assimilé.

Ce qui est drôle c’est que lorsque j’avais 15-16 ans, j’avais compris à l’époque que pour être un artiste connu, je devais avoir des références, jouer avec des gens connus. Mais je voulais déjà avoir mes propres projets.

Du coup, j’ai joué au stade de France et pour moi ça a marqué le début d’une nouvelle vie. Après, j’ai eu envie de trouver ma singularité et donc d’amalgamer, d’agglomérer tout ce que j’aime. C’est à dire, le développement personnel et la musique.

 

Isa : Il y a une part de spiritualité également ?

Geoffrey Secco : Ah oui ! Pour moi de toute façon la musique, c’est l’expression du beau dans toutes ses formes :  cela peut être la beauté de la violence, la beauté de la tristesse, mais l’exprimer de la façon la plus belle et ça c’est un moyen, de se transcender et de se connecter.

 photo de geoffrey secco
Photo de Nicolas Reitz

 

Isa : Peux-tu me parler de tes sources d’inspirations musicales ? Quels sont les artistes qui t’ont influencé dans ton parcours de musicien ?

Geoffrey Secco : J’ai eu énormément d’influences. Lorsque j’avais une quinzaine d’année, j’étais fan de Mickael Brecker qui est l’un des plus grands saxophonistes. Je suis parti de lui puis je suis remonté un peu plus aux sources. Assez rapidement je suis arrivé à Coltrane. Puis, il y a eu Joshua Redman.

Je suis saxophoniste donc évidemment j’adore les Super Sax. Il y a aussi  Chris Potter  et depuis ces derniers temps, je réecoute Mark Turner un autre super saxophoniste. J’adore ce qu’il fait, c’est très poétique, très moderne. Et, il y a Ben Wendel  également.

Dans les groupes, j’aime Portico Quartet, c’est un groupe de jazz avec du hang.  Quand j’ai écouté ce groupe, ils m’ont donné l’idée de faire un quartet  avec de la harpe plutôt qu’avec du piano. Cela donne un côté plus onirique.

J’adore aussi Guillaume Perret, un copain d’enfance qui aujourd’hui cartonne. Il utilise beaucoup de pédales d’effets. Son actu du moment c’est la composition de la musique d’un film qui s’appelle “16 levers de soleil”. J’adore ce qu’il fait ! D’ailleurs, j’aimerais bien faire des concerts sous hypnose avec lui.

Le jazz que je veux faire c’est vraiment un jazz actuel, c’est un truc proche de Guillaume Perret. Je ne veux pas que les gens pensent que c’est du jazz classique ou du swing des années 50. Mon idée est de  proposer une musique d’aujourd’hui, pas un truc psychédélique des années 70, j’ai vraiment envie ça sonne moderne. L’enjeu pour moi est de trouver une musique qui soit vraiment actuelle et en même temps que l’on sente des influences de traditions tribales, mais que tout ça soit accessible à notre culture. Je cherche ce truc qui amène au voyage en fait.

 

Isa : Au début de ton spectacle, tu parles de synesthésie  [phénomène par lequel deux sens sont associés  (par exemple auditif : sons et visuel : couleurs)]. Es-tu toi même synesthète ?

Geoffrey SeccoCe n’est pas flagrant, parfois cela me vient, ce n’est pas tout le temps mais j’ai souvent de la musique dans la tête.  Parfois, lorsque je vois une personne cela va créer une musique. Je peux entendre de la musique dans le vent. Lorsque j’entends de la musique, il peut y avoir des couleurs. Mais pour moi c’est plutôt de l’ordre de l’imagination. C’est comme si le son venait stimuler mon imagination du coup je vais voir une couleur et peut-être que si j’écoute le même son le lendemain, je vais voir une autre couleur. Par contre, je n’associe pas les sons et les couleurs de façon durable. Je n’ai pas une cartographie du genre l’accord de do c’est telle couleur. Je sais que pour certain c’est le cas. Moi c’est plutôt de l’ordre de l’imagination.

 

Isa : J’ai vu que tu as voyagé en Australie pour t’inspirer ? Peux-tu m’en dire un peu plus ?

Geoffrey Secco : Oui, il y a quatre ans environ, pour réaliser mon disque. Je souhaitais faire un disque avec un quartet intégrant de la harpe. J’avais besoin de temps pour ça. Donc, j’ai décidé de partir en Australie pendant 3 mois. Pendant un mois j’ai fait du Road trip pour m’inspirer, oublier la musique et prendre des émotions. 

Ensuite, je me suis posé deux mois à Sydney et j’ai composé ce disque. Je l’ai appelé “Element of Sun” parce que les musiques parlent des éléments. J’ai composé  sur mon ordinateur et mon clavier assimilé. De retour en France nous avons enregistré avec les musiciens.

Après l’enregistrement, nous avons fait une tournée au cours de laquelle j’ai remarqué que le public était très réceptif à ce que je lui racontais sur les éléments. Les gens venaient me voir en me disant c’est super, cela me fait voyager ce que tu racontes”. A ce moment là, je me suis dit que ça devrait être super d’amplifier ça avec l’hypnose. C’est né comme cela. Le disque était déjà inspiré du Taoïsme.

Je pense que ces musiques-là, ce sont les musiques que j’imaginais en voyant les paysages dans mon van. Je ne mettais jamais la radio, j’avais la musique dans ma tête. Puis quand je suis arrivé à Sydney, je l’ai reécrite.

 

Isa: Pendant ton spectacle, j’ai vraiment visualisé des paysages et ressenti le mouvement !

Geoffrey SeccoJ’aime bien écouter la musique lorsque je suis dans le train ou en avion, on s’endort un peu et en même temps, il y a les paysages. C’est vraiment ça que je voulais proposer.

photo Geoffrey Secco
fredchapotat.com

 

Isa : Bien c’est réussi merci 🙂  Concert sous hypnose® est un concept original. Comment cela a-t-il été accueilli ? Est-ce que cela a été facile d’aller jusqu’au bout de ton projet ? 

Geoffrey Secco : Oui quelque part cela a été facile, c’est vraiment un concept qui part de moi. A partir de là lorsqu’on met en oeuvre quelque chose qui nous fait vibrer, qui nous fait avancer et qui contribue à ce que le monde soit meilleur,  – c’est le souhait- les choses se passent facilement, de façon fluide. Même si c’est long, même si ça demande du travail et des remises en question.

Tout cela se trouve sur un chemin qui me convient. C’est vrai que le concept pour moi est encore loin d’être aboutit et j’ai envie d’améliorer plein de choses. Au fil des concerts et des retours du public, nous avons transformé des choses.

Du coup, c’est plutôt fluide même si ça passe par des périodes de doutes, de crises enfin tout ce qu’on peut imaginer en créant une société ou un projet. Voilà ! je sais que c’est un projet qui fait partie de ma vie, qui m’anime et qui m’aide à me développer donc c’est super !

 

Isa :  Le spectacle a évolué depuis le début de cette aventure. Est-ce que tu peux m’en parler un peu plus. Comment avez vous commencé ?

Geoffrey SeccoAlors, l’idée du spectacle je l’ai eu il ya 3 ans1/2 maintenant. Lorsque j’ai eu cette idée, j’ai fait des recherches, je me suis documenté et j’ai vu que cela n’existait pas vraiment.

Mais en même temps, je trouvais que c’était assez proche du chamanisme. Je voulais que les mots et les sons guident le public vers des expériences. Alors au début, j’ai utilisé les musiques que j’avais composées et j’ai appelé un hypnothérapeute.  Nous avons jammé un peu là-dessus et voilà. Je lui indiquais que telle musique parle de l’eau, telle autre des ancêtres etc. Puis je lui demandais ce que nous pouvions faire avec ça.

Les musiques étaient donc connectées aux 5 éléments taoïstes. Je voulais qu’on fasse vivre au public l’expérience des 5 éléments. L’aventure a commencé comme ça et à la base c’était avec le groupe harpe, contrebasse, batterie, saxophone plus un hypnopraticien.

Nous avons fait quelques concerts comme ça et après j’ai voulu quelque chose d’un peu plus chamanique. J’ai essayé avec d’autres hypnopraticiens, puis de fil en aiguille, je me suis dit que j’allais me former à l’hypnose.

Ce spectacle, nous l’avons fait pendant deux ans et pendant ce temps, je me suis formé. Puis le spectacle a évolué, j’ai changé de musiciens parce qu’initialement c’étaient des jazzmen et que je sentais que le concert sous hypnose était moins leur truc.

Depuis un an, nous faisons les concerts sous hypnose, et  pour moi c’est plus cohérent parce qu’avant c’était plein de petites expériences. Maintenant c’est vraiment une histoire dans laquelle on parle d’un rêve qui existe et que chacun peut articuler dans sa vie.

 

Isa : Comment le chamanisme a inspiré ta musique ?

Geoffrey Secco : J’ai assisté à des cérémonies chamaniques s’appuyant sur des chants : les  Icaros. Ce sont des chants archétypaux comme le chant du guerrier, le chant du sage ou le chant du pardon.

 

Isa : Et ça c’était au Pérou ?

Geoffrey SeccoC’était au Pérou, dans la forêt amazonienne mais ce concept est propre à tous le bassin amazonien : en Colombie ou au Brésil et cela se fait avec une multitude de plantes. Ce que j’ai gardé finalement c’est le protocole : c’est à dire des musiques archétypales connectées à une émotion de base comme le pardon, la sagesse, comme le côté guerrier et puis un  état de conscience modifié induit par l’ayahuesca. Tout cela fait émerger des prises de conscience. J’ai utilisé ça et je l’ai fait à ma sauce.

 

Isa : Pendant ce voyage initiatique tu nous invites à rencontrer notre animal totem. Pourquoi selon toi est-il important de connaître son animal totem (pour les gens qui ne savent pas à quoi correspond l’animal totem) ?

Geoffrey Secco : Je ne sais pas si c’est important, mais je trouve que de savoir qu’il y a plein de ressources en nous, qu’on est guidé, qu’on peut avoir des intuitions, de la créativité, je pense que cela donne de la force et de la confiance, et ça finalement on en a tous besoin.

Le propos n’est pas de savoir quel est son animal totem mais le fait de savoir qu’il y en a un. Savoir qu’il y en a un signifie qu’il y a peut-être d’autre chose derrière. Donc moi c’est surtout ça que je voulais offrir : cette capacité à se dire :“je peux accéder à une identité en moi, un guide en moi, je peux accéder à mon passé, à mon futur, changer des choses dans mon passé, ma vision du passé, ce qui influera sur mon futur”.

Lorsqu’on sait quel est son animal totem on peut se renseigner et trouver la symbolique et ça peut répondre à des choses. Cela peut parler à plein de niveaux.

Pour en savoir plus sur votre animal totem cliquez ici 

Isa : Pour en savoir plus sur ton parcours et ton univers, j’aimerai que tu me parles de tes études en médecine chinoise. C’est fou ! Tu as réussi à te former à la médecine chinoise avec tout ce que tu accomplissais déjà !

Geoffrey Secco : Ouij’ai fait un an de médecine chinoise. Je ne l’ai pas étudié de fond en comble. Juste la première année. Par contre, je l’ai pas mal expérimentée en me faisant suivre par des acupuncteurs mais surtout en faisant des stages sur les 5 éléments. La première année de théorie est le tronc commun et après on peut choisir les différentes branches de la médecine chinoise (acupuncture, pharmacopée etc…) .  Je voulais juste comprendre comment cela marchait. Je ne voulais pas forcément me lancer dans la pratique et ouvrir un cabinet.

Puis, j’ai fait ce stage génial pendant lequel on abordait le côté énergétique de cette médecine. Nous l’expérimentions concrètement par exemple avec l’élément eau qui correspond au système rein. Sur le plan physique, nous massions les organes des sens associés aux 5 éléments, pour le rein, c’était l’oreille. Et coté émotionnel, nous avons travaillé sur un rêve éveillé par exemple, en visualisant une entité dans le rein, gardienne de notre hérédité, de notre patrimoine génétique, de nos capacités, ce que nous allons faire de notre vie : notre destin.

Il existe deux visions de la destinée : la vision yin en  médecine chinoise: pourquoi notre âme est venue s’incarner – c’est très profond, très caché. Notre devoir en tant qu’être humain est de le révéler. Puis la vision yang  : plus de l’ordre de l’égo, par exemple, j’ai envie de gagner beaucoup d’argent et être connu.  Mais si ce n’est pas aligné avec le yin justement et bien on peut réussir matériellement mais quelque part on passe à côté de l’essentiel, c’est à dire sa propre réalisation.

 

Isa : Cela se manifeste par une sorte de conflit interne ?

Geoffrey Secco : Oui c’est ça et c’est comme ça qu’on peut avoir des réalisations qui semblent magnifiques dans une carrière mais qui en fait n’ont pas les fondations de quelque chose de profond, qui relèveraient de la vision yin (pourquoi notre âme est venue s’incarner). Donc voila, le rein c’est ça.

C’est cette symbolique qu’on retrouve en hiver, période au cours de laquelle on expérimente cette mort apparente permettant de se connecter à l’intérieur de soi dans ses profondeurs, dans son obscurité. Et puis le 25 décembre, il y a cette lumière qui naît au coeur de l’obscurité et te donne ta voie. Et donc Noël c’est cette symbolique là, c’est la lumière au plus profond de l’obscurité. L’hiver nous invite à entrer à l’intérieur de nous, à trouver notre graine pour qu’elle puisse germer au printemps.

 

Isa : C’est intéressant. C’est quelque chose que l’on retrouve dans beaucoup de cultures et philosophies, les réponses sont à chercher à l’intérieur de nous. 

Geoffrey Secco : Les réponses sont à l’intérieur de nous. C’est pour ça que pendant le spectacle quand on se retrouve dans le lac souterrain, j’invite les personnes du public à aller encore  plus profondément à l’intérieur d’elles-même.  Souvent c’est là qu’on peut trouver un rêve, un rêve oublié un rêve caché. Et donc j’invite les gens au niveau du subconscient à se reconnecter à cela. Et là, il peut y avoir une connexion profonde quelque chose de l’ordre du destin.

 

Isa : L’hypnose a parfois aux yeux de certaines personnes une image erronée. Qu’est ce que tu leur dirais pour les rassurer et les inviter à tenter l’expérience du concert sous hypnose ?

Geoffrey Secco : Que l’hypnose c’est quelque chose que l’on vit tous quasiment de façon quotidienne. Par exemple, lorsque l’on part de chez soi en voiture pour aller au travail et qu’on y arrive sans se rendre compte, qu’on a conduit de manière automatique parce que nos pensées étaient ailleurs. Ou par exemple lorsqu’on regarde un film qui dure deux heures et qu’on ne voit pas le temps passer. Voilà des moments hypnotiques on en trouve plein dans la vie de tous les jours. Nous sommes tous déjà habitués à vivre cela.

Le fait de rendre des apprentissages automatiques c’est un processus qui fait appel à l’inconscient. Par exemple, le fait de marcher. Au début c’est compliqué d’apprendre à marcher et puis ça devient automatique. C’est quelque chose qui se programme dans l’inconscient. Tous le monde a un inconscient et donc tout le monde vit l’hypnose au quotidien.

Et de la même façon, les états de conscience modifiés, on en connaît tous : il y a le sommeil,  le rêve, la rêverie en pleine journée, le fait de rester concentré sur une activité. L’hypnose est une façon d’élargir cette conscience et d’avoir accès à justement des choses cachées qui font partie de notre inconscient.

 

Isa : Pour terminer, j’aimerais que tu nous parles de tes prochaines activités. Quels sont tes projets ? Qu’est ce que tu nous prépares ?

Geoffrey Secco : J’ai envie de travailler sur d’autres façons de composer, c’est à dire aller chercher encore plus à l‘intérieur de moi. Je l’ai réalisé il y a deux jours justement en faisant une séance d’hypnose, pour aller chercher plus de créativité…pour avancer…

 

Isa : Donc l’hypnose est un outil au service de ta créativité ?

Geoffrey Secco : Ah oui carrément ! Plutôt que d’aller chercher la musique à l’extérieur dans les éléments ou tout simplement sur un piano en cherchant, là je vais chercher la musique dans mes propres éléments. Je visite ma propre intériorité. Je me mets en état d’hypnose et je me connecte à des sensations, je les chante, je les enregistre et  je les retravaille. Cela va véritablement partir de l’intérieur.

J’éprouve le besoin de me renouveler. Pour 2019, j’ai envie de faire de nouvelles musiques. J’ai envie de composer peut-être pour la harpe mais aussi pour un instrument que j’ai découvert récemment : ça s’appelle le thérémime, c’est le premier instrument électronique et il a plus de 100 ans. Cet instrument marche à l’électricité statique : en approchant la main d’une antenne, le son change et du coup, on dirait une voix de sirène. J’aimerais bien travailler avec cet instrument.

J’ai toujours envie de développer le Concert sous hypnose® parce que je suis loin d’être au bout de cette aventure, mais j’ai aussi d’autres projets. En fait, j’aimerais développer un autre spectacle sur le bien-être.

En ce moment, je m’intéresse aux protéodies. Les protéodies, c’est un mélange de protéines et de mélodies, c’est le professeur Joël Sternheimer qui a mis au point ce concept. Les applications ne se font que dans l’agroalimentaire pour l’instant. Par exemple, ce professeur a mis au point des musiques pour stimuler les défenses immunitaires des vignes contre des champignons.

Je me rapproche de scientifiques tels que Emmanuel Carrière (collaborateur du professeur Luc Montagnier) pour travailler sur cette idée.

J’ai envie de faire des spectacles d’où les gens sortent avec la sensation que quelque chose s’est créée, qu’ils ont appris quelque chose.

 

Isa : Geoffrey, un grand MERCI pour m’avoir accordé ton temps et pour cet échange très instructif.  

   

Merci !!!

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⇒ Evénements à venir :

  • VENDREDI 25 JANVIER 2019 au Flow à Paris
  • vendredi 15 mars 2019 au Flow à Paris

⇒Pour réserver :

Résa : https://www.weezevent.com/concert-sous-hypnose

⇒Site de l’artiste : 

Sa Biographie  : 

Après des études musicales à la Berklee School of Music, le saxophoniste multiplie les collaborations : Charles Aznavour, Robbie Williams, Tony Allen, Manu Dibango, Yannick Noah et bien d’autres.

En 2010, il apprend la clarinette en 15 jours grâce à l’auto-hypnose et réussit l’audition pour la tournée de Patricia Kaas…Il se passionne alors pour le développement personnel, et se forme aux médecines traditionnelles chinoises et quantiques. Il pratique la méditation et le yoga. Toutes ces disciplines dont la vibration est essentielle, alimentent sa créativité musicale, et influenceront ses albums “Jam with the électro” (2009) et Element of sun” (2014). 

En 2015, il a l’intuition de réunir musique et hypnose, et part au Pérou pour découvrir le chamanisme amazonien, qui semblerait s’apparenter à un tel concept. A son retour, il créé les premiers concerts sous hypnose en invitant les hypnotiseurs Jean Doridot, Fabien Malgrand puis Kévin Finel, avec qui il se forme depuis 2016.

⇒ Musique : 

  • 1er Album “Jam with the electro” 
  • 2ème Album “Element of sun” 
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